Par ironie, mon petit frère est lui aussi photographe, lors d'une visite dans sa nouvelle région d'accueil, il m'initia avec son ami à l'exploration urbaine : l'URBEX.
C'est une pratique adulée des photographes en quête d'aventures et de clichés en décalage avec notre temps.
De vielles usines, des bureaux, hôpitaux ou autres écoles. Tous lieux atypique, non habité est susceptible d'être visité (et non dégradé).
Je cherchais depuis longtemps un lieu à visiter et j'étais tout à fait ravis de la proposition de mon cher frère.
À nous les joies de l'exploration photographique.
Le bâtiment que nous avons visité était sans doutes une administration et l'architecture laissait deviner le passé glorieux de l'industrie métallurgique.
La finesse de mon corps m'aidait à me faufiler entre les étroites grilles d'enceinte du bâtiment.
Une fois à l'intérieur, nos pas étaient rythmés par les nombreuses gouttes d'eau de pluies qui pleuraient entre les nombreux débris que compose le toit.
La salle principale, une immense pièce illuminée par une formidable verrière.
Le temps de s'émerveiller et mes deux guides s'engouffraient dans le néant des couloirs.
Ils semblaient ne jamais terminer.
L'odeur de bois moisi et d'humidité m'accompagnait dans ma visite.
Le dédale de couloirs et de pièces nous emmenaient aux archives sous les toits puis dans les caves inondées.
Je félicitais ma créativité de tous les films que je pouvais me créer dans ma tête. Mais je gardais la tête froide et me plaisais à roder comme un être de la nuit dans ce labyrinthe qui était maintenant notre.
Une fois dehors, j'étais déjà nostalgique de notre moment hors du temps.
Merci mon frère pour ce beau moment.
